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30 ans de

RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE

Prospections, Fouilles programmées, Études post-fouille, Publications

La villa gallo-romaine

de Mageroy en quelques mots

Les recherches ont révélé que les lieux étaient occupés dès le milieu du 1er siècle après J.-C. et ce, jusqu'au 4e siècle.

Le domaine de la villa couvrait les deux rives de la Rulles qui sépare la Gaume, au sud, de l'Ardenne, au nord. La partie retenue pour ériger les bâtiments a été la rive sud, sur le flanc nord d’une cuesta gaumaise. Le propriétaire a fait le choix de construire sa villa dans un creux marécageux, aux abords de la naissance d'un petit ruisseau alimenté par plusieurs sources situées quelques mètres au sud de la villa. Cette situation particulière a nécessité un apport important de sable pour le nivellement du terrain ainsi que pour la construction de fondations atteignant parfois une hauteur de 3,80 m.

Comme beaucoup d'autres villae, celle de Mageroy est divisée en deux parties : la pars urbana comprend le corps de logis ainsi qu'une cour résidentielle ; la pars rustica (cour agricole) est constituée de quatre bâtiments annexes, d'un grand bassin et de trois fours à chaux. Toute cette propriété était ceinturée par un petit mur formant un rectangle long de près de 200 m et large d'environ 145 m, ce qui couvrait une superficie de 3 ha. Ce grand complexe agricole a connu plusieurs phases d’aménagements, d’embellissements et de restaurations.

Le corps de logis en pierre a été construit au début du 2e siècle ap. J.-C. Celui-ci était orienté plein sud et présentait un plan typique des villae gallo-romaines : une salle centrale précédée d’une galerie à colonnade flanquée de deux pièces carrées, une aile réservée aux communs (cuisine, salle à manger, cave) et une seconde pour les appartements.

Le milieu du 2e siècle marque le début de la période de splendeur de la villa. Le corps de logis est désormais orienté plein nord et la cour résidentielle est bâtie à l’avant du corps de logis. Le propriétaire des lieux agrandit également la villa, notamment par des bains privés avec hypocauste. De plus, il fait construire un énorme bassin muré de près de 900 m2 dont nous ne connaissons pas encore la(les) finalité(s). L’action combinée de l’argile et de l’humidité constante depuis 2000 ans a permis de mettre au jour de nombreux vestiges remarquables en bois dans un excellent état de conservation (pelles et tuyaux en chêne, décorations de meubles, tablette à écrire, sandale en paille,…).

Dans le courant du 3e siècle, le maître embellit davantage sa villa de quelques pièces supplémentaires. Ce qui pourrait être un atelier de bronziers voit également le jour dans la cour résidentielle qui est désormais ornée d'un porche d'entrée. Dans la cour agricole, ce sont les bâtiments annexes servant probablement d'écuries, de granges et de logements agricoles qui sont terminés.

Les troubles de la fin du 3e siècle ont favorisé les raids germaniques qui n'ont pas épargné Mageroy. La peur a même poussé le propriétaire à cacher un trésor de monnaies d'argent (105 antoniniens) que nous avons retrouvé dans la cave. Finalement, la villa est incendiée après 262 et abandonnée.

Réoccupés peu après, les bâtiments tombés en ruines seront plus tard fortifiés par un groupe de personnes bien organisées. Des latrines, une tour-silo et deux séchoirs à blé datent de cette période.

Quelques objets retrouvés témoignent de l'occupation des lieux jusque dans la seconde moitié du 4e siècle. Par contre, aucune structure d’habitat remontant à cette époque et au 1e siècle n’ont encore été mises au jour.

Les derniers vestiges de la villa encore visibles ont été arasés au 17e siècle et c’est à cette époque qu’il faut rattacher un four à chaux établi dans les ruines du corps de logis.

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